Projets climat
La réduction des émissions de gaz à effet de serre, en particulier du méthane produit par les ruminants, est un enjeu majeur pour la filière laitière.
Ces projets s’inscrivent dans une démarche d’innovation concrète, en lien avec les réalités du terrain. Ils visent à concilier performance environnementale, technique et économique, tout en favorisant la diffusion des résultats.
Groupe pilote Lin - Oméga-3
France
105 exploitations en France
Lancé en 2025, ce projet consiste à incorporer des graines de lin dans la ration des vaches laitières pour diminuer leurs émissions de méthane de 9%. L'impact sur les performances technico-économiques des élevages est également évalué.
Les rations riches en Oméga-3 permettent de réorienter les fermentations ruminales pour diminuer le méthane, ainsi que de limiter la production d'acides gras saturés dans la mamelle. Bleu Blanc Cœur, en partenariat avec l'INRAE, a fait breveter une méthode de calcul basée sur le lien entre les acides gras du lait et la quantité de méthane émis par une vache.
Ce projet est mis en place dans tous les bassins de collecte, chez plus de 10% des producteurs. Pour les accompagner dans la modification de leurs pratiques et leur ration, une indemnité journalière est versée au éleveurs. Des analyses d'acides gras dans le lait sont réalisées chaque semaine par des laboratoires interprofessionnels.
Ce pilote est réalisé en collaboration avec des professionnels de la graine du lin et du méthane, Bleu Blanc Cœur, Valorex, des fournisseurs d'aliments, des laboratoires interprofessionnels et des contrôles laitiers.
J'ai vu dans le projet lin Oméga-3 l'opportunité de diminuer les émissions de méthane de nos 110 vaches laitières. J'étais également convaincu par les atouts des oméga-3 sur la santé animale. Les graines de lin sont assez onéreuses, mais l'indemnité de Danone permet de tester sans prendre de risque. Notre production moyenne étant de 35 kg de lait/vache/jour, Valorex nous a conseillé d'intégrer 1 kg de graines de lin dans la ration de chaque vache. Entre mi-février et mi-avril, la quantité de méthane émise est passée de 14,5 g à 13,8 g. C'est moins que d'autres pilotes mais nous démarrions déjà bas, un tiers de la ration étant constitué d'ensilage d'herbe et de luzerne. Nous n'avons pas eu de gain de productivité sur notre système, contrairement à d'autres. En revanche, nous observons un impact positif sur l'immunité, avec une baisse importante des cellules dans le lait. Pour connaître l'impact sur la fertilité du troupeau, il faudra plus de temps.
Thomas LIETAERT
Eleveur laitier - Normandie

Pilote soja non OGM et local
Région Haute-Normandie
11 exploitations - Lancé en 2020 / Clôturé en 2023
L'autonomie alimentaire des troupeaux est un des grands piliers indispensable à la résilience des élevages laitiers et notamment l'autonomie protéique. Cela passe à la fois par l'autonomie par les fourrages et la production de concentrés. La culture de protéagineux comme le soja participe à cette autonomie. La production locale permet de limiter les importations et renforce la stabilité économique des exploitations en les rendant moins vulnérables face aux aléas des marchés mondiaux. Le soja est une légumineuse riche en protéines très utile dans l’alimentation des vaches laitières. Le problème ? Il vient souvent d’Amérique du sud et participe à la déforestation. Des éleveurs Normands ont décidé de cultiver du soja 100% made in Normandie et de le valoriser dans la ration de leurs vaches laitières.
Projet réalisé avec Gaïago,Lampérière Elevage Appro, la coopérative de Creuilly, Littoral Normand et l'Idele.
Les objectifs de ce pilote était de :
Développer l’autonomie
protéique des exploitations laitières par l’autoproduction de soja, culture riche en protéines
Eliminer les concentrés protéiques OGM
de la ration des vaches