Projets sol
Les groupes pilotes « Sol » ont pour objectif d’expérimenter et de faire progresser les pratiques d’agriculture régénératrice, en conciliant performance technique, environnementale et économique.
Enjeux et ambition des groupes pilotes
Ces groupes s’appuient sur un accompagnement au changement centré sur l’éleveur, acteur clé de la transition. L’ambition est de créer une dynamique collective, en capitalisant sur les retours d’expérience pour diffuser les apprentissages au-delà des groupes eux-mêmes.
Chaque exploitation met en œuvre des pratiques adaptées à ses spécificités : autonomie protéique, conservation des sols (réduction du travail du sol, couverture végétale, semis adaptés), réduction des produits phytosanitaires, gestion des prairies, fertilisation raisonnée, etc.
Les premiers résultats sont prometteurs
+0,8 % de matière organique
en 3 ans (Monts du Lyonnais)
Environ 500 kg de carbone stocké/ha/an
(Basse-Normandie)
Réduction de l’érosion des sols
Meilleure autonomie fourragère
Ces résultats sont issus de pratiques concrètes comme l’apport de broyats, l’utilisation de composts, la couverture permanente des sols ou encore la réduction du travail mécanique.
Ils sont détaillés dans une série de 10 fiches techniques issues des essais et innovations menés dans les groupes pilotes.
Groupe Pilote Préservation des sols et production fourragère
Région Hauts-de-France
10 producteurs - Lancement début 2024
L'objectif de ce projet est de concevoir des systèmes de production résilients et rentables en améliorant le fonctionnement des sols. Cela se traduit par de la couverture des sols, la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, l'amélioration de la gestions des prairies et l'augmentation de l'autonomie fourragère.
Ce projet est réalisé en partenariat avec Greensol et l'Idele.

Groupe Pilote sur l'autonomie et sols
Région Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté
13 producteurs - Lancement en 2020
Dans une démarche visant à renforcer l’autonomie et à améliorer la rentabilité des exploitations, ce projet met en œuvre des pratiques de conservation des sols, ainsi que des actions ciblées sur la gestion des prairies, l’autonomie protéique et la cohérence entre le sol, les plantes et les animaux.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec Biosphères, la Vache Heureuse, le Centre de Développement de l'Agroécologie et l'Idele.
Les analyses de sol et de fourrage ont permis de voir les conséquences positives de nos pratiques. Sur le thème des fourrages, j’ai compris comment le méteil peut être intéressant dans les rations. Les formations et échanges avec d’autres agriculteurs et techniciens permettent d’avoir régulièrement de nouvelles réflexions. Les perspectives pour améliorer mon système pourraient être d’augmenter en surface pour faire des couverts agronomiques (non ramassés) avant maïs, pour sécuriser le système. Le maïs serait encore plus assuré parce qu’il y aurait moins de risques d’assécher le sol qu’en récoltant un méteil avant.
Etienne Milan
EARL Milan - Région AURA

Groupe Pilote sols & phytosanitaires
Région Basse-Normandie
10 producteurs engagés depuis 2018
Ce projet vise à tester des pratiques agricoles durables autour de deux grands axes :
- Conservation des sols
- Réduction de l’usage des produits phytosanitaires, notamment le glyphosate
4 thématiques principales :
- Couverture maximale des sols (couverts végétaux, cultures associées)
- Valorisation des effluents organiques
- Réduction du travail du sol et impact sur la vie biologique
- Désherbage mécanique
Le projet combine accompagnement collectif (formations, visites, échanges) et suivi individuel des éleveurs.
Une partie des résultats est disponible dans la fiche Projet Pilote Basse-Normandie Sol & Phyto.
Projet mené en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Calvados, Ecophyto Dephy et l’Idele.

Avec l’expérience de ces couverts agronomiques, je m’aperçois que les sols sont plus vivants, notamment grâce aux nombreuses galeries de vers de terre rencontrées. Les biomasses importantes produites permettent également de maintenir la teneur en matière organique de mes sols, et de stocker du carbone, jusqu’à 600 kg/ha/an. La contrainte de ces couverts reste la destruction si possible sans glyphosate. Pour cela je me suis équipée d’un déchaumeur à disques indépendants qui me permet d’intervenir efficacement avec un bon débit de chantier. Cependant on constate que les conditions sont parfois trop humides pour intervenir au bon moment, et un rouleau hacheur permettrait plus de souplesse pour optimiser la destruction de ces couverts, mais cela représente un investissement supplémentaire.
Virginie Sartorio
Eleveuse à Creully (14)
Groupe Performance en agriculture biologique
Région Basse-Normandie
15 exploitations - Lancé en 2020 / Clôturé en 2022
Ce projet était principalement basé sur le retour d'expérience de producteurs partenaires et visait à mettre en avant des pratiques d'adaptation au changement climatique, sur le renouvellement des prairies et la réduction du travail du sol . Ce pilote fonctionnait sur la base d'organisation de journées sur des thèmes variés :
- Journée de formation sur la rénovation des prairies
- Tour de plaine veaux – vaches nourrices
- Tour de plaine rénovation de prairie
- santé des sols et réduction du travail du sol
- Des semis sous couvert
- L’élevage des veaux dehors, avec des vaches nourrices
Ce projet a été réalisé en partenariat avec la chambre d'agriculture Normandie et l'Idele.
EN QUOI LE GROUPE ET L’ACCOMPAGNEMENT VOUS ONT-ILS PERMIS DE PROGRESSER ?
Les échanges techniques avec chacun me poussent à laisser le côté «cultures» pour m’orienter sur le côté « fourrager ». J’associe cela à l’efficacité économique. Ce que je perds en rentabilité sur les cultures de vente, je le récupère largement sur le lait, je suis d’ailleurs passé de 520 000 L à 700 000 L vendus/an.
QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX AUTRES AGRICULTEURS ?Ce que j’ai essayé d’appliquer chez moi, c’est de faire évoluer mon système par paliers, sans faire de grosse modification d’un coup. A postériori, on se dit qu’on aurait pu aller plus vite. Mais en effet, en faisant ainsi, on ne remet pas en cause la sécurité de son système. Je dirais qu’il faut oser, car c’est possible !
Gilles Haelewyn
Associé du GAEC 2000